10 ans après les faits, les juges en collégialité ont estimé que l’ancien président du conseil départemental s’était rendu coupable de détournements de fonds publics pour trois faits énoncés en détail lors du procès fleuve , le 20 mars dernier : l’organisation d’un futari de 200 personnes dans sa maison de Petite-Terre en août 2012 payé avec les deniers publics, qui ont également servi à acheter des véhicules de fonction… uniquement pour les membres de la majorité, ainsi que deux véhicules dédiés à ses déplacements, d’un montant de 70.000 euros, sans passer par des marchés publics, et enfin, le financement public de concerts de Sexion d’Assaut à Moroni et Diego Suarez.
La peine prononcée contre lui, se monte à un an de prison, avec sursis, avec privation de ses droits civils et civiques pendant trois ans ainsi qu’une amende de 25 000 €. Cela pourrait signifier qu’il est démis de son mandat électif s’il ne faisait pas appel.
Pour autant, l’appel est suspensif, nous confirme un des avocats, ce qui signifie qu’il reste conseiller départemental de Pamandzi si il choisissait cette voie, il a 10 jours pour l’interjeter.
Une autre affaire pourrait venir jouer l’effet domino, celle de sa condamnation à 5 ans d’inéligibilité en 2021, pour prise illégale d’intérêt dans l’affaire de la vente d’un terrain à Kani-Keli et dont on attend le jugement de la Cour de Cassation.
Au moment de livrer le délibéré, la juge qui présidait l’audience soulignait que ces faits avaient été commis à l’occasion de sa présidence du conseil départemental, « il faut que les élus soient irréprochables, et là il a trahi la confiance de la population ».
Quant à ses deux anciens collaborateurs, Alhamid Aboubacar et Alain Kamal Martial Henry, ils ont été tous deux relaxés des accusations de complicité d’atteinte à la liberté d’accès des candidats dans les marchés publics.
A.P-L.