Rideau de fer et mineurs isolés sont les deux points centraux d’un mail envoyé ce lundi par la présidente du mouvement Maore solidaire, et ancienne maire de Sada, à François-Xavier Bieuville. Pittoresque l’entame d’Anchya Bamana, ce n’est pas tous les jours en effet qu’un ancien élu apporte son soutien au préfet et à son épouse « face à cette réalité insécuritaire ». Il s’agit toujours du futari de la paix qui s’est soldé par une mise à l’abri avec exfiltration des notables présents, dont le représentant de l’Etat, à Tsingoni samedi soir.
L’ancienne élue met l’accent sur le « rideau de fer » sur l’eau annoncé par Gérald Darmanin en demandant « le déploiement des bateaux de la marine nationale » en protection des frontières, faute de quoi, « les visites et les discours resteront les mêmes tels que les mahorais les connaissent depuis le fameux Plan Sécurité de 2016, c’est-à dire sans résultats ».
La solidarité nationale garante des droits des enfants ?
Sans entrer dans le débat du droit du sol, Anchya Bamana donne ses orientations, en revenant notamment sur ce que nous avons toujours appelé la schizophrénie de l’Etat français qui oblige à garder un enfant sur le territoire et à le scolariser, tout en lui interdisant ensuite de poursuivre ses études supérieures. Une impasse qui ne peut qu’engendrer la révolte sur un territoire où le nombre d’enfants dépasse celui des adultes, et où il n’y a pas assez d’écoles pour les inscrire.
Revenant sur les « plus de 6.600 mineurs en risque majeur de désocialisation faute de prise en charge familiale et institutionnelle », elle prône l’intégration de Mayotte au dispositif Taubira de solidarité nationale des mineurs, « en vue de permettre à ces enfants d’accéder à de meilleures conditions de vie, dans des départements disposant des moyens de les soigner, de les éduquer, et de les protéger des méfaits de l’oisiveté et de la pauvreté dans lesquelles ils vivent dans les bidonvilles de Mayotte. »
Un sujet à traiter « au-delà des questions liées à l’acquisition de la nationalité française pour ces jeunes nés sur le territoire », déclare l’ancienne élue.
A.P-L.