Créée en 2014 et présidée par François Hollande, la Fondation La France s’engage accélère les innovations sociales et environnementales sur tous les territoires. Par un concours national, elle sélectionne les projets à fort impact social les plus novateurs qui couvrent des besoins d’intérêt général dans les domaines essentiels tels que l’éducation, la santé, l’emploi, la transition écologique, l’égalité femmes-hommes, l’inclusion, le numérique, la culture. Comme l’explique Damien Baldin, « L’objectif est de permettre aux associations locales d’innover, d’avoir un impact social tout en grandissant et ainsi de changer d’échelle. Nous sélectionnons ainsi les meilleures initiatives citoyennes dans chaque territoire et nous les accompagnons dans leur évolution ».
Chaque année se sont ainsi plus de 400 candidatures d’associations de l’Économie sociale et solidaire (ESS) que reçoit la fondation. Les critères de sélection concernent essentiellement l’impact social, à savoir quels sont les changements majeurs pour les bénéficiaires ? La fondation distribue ainsi 3 millions d’euros par an pour une quinzaine de projets aux associations lauréates, notamment pour leur besoin en fonctionnement et leur croissance. « Cela leur permet notamment de recruter et d’être ainsi plus efficaces. Nous les accompagnons aussi sur la stratégie, les conseils juridiques ou autres… », complète le directeur général
Le processus de sélection des associations est collectif, transparent et exigeant, assure Damien Baldin. « Ce sont plus de 600 examinateurs que consultent les projets et qui leur attribuent une note, les mieux notés sont lauréats. Parmi les examinateurs, près de 500 sont des salariés d’entreprises privées. L’enjeux fondamental est de savoir comment les grandes structures privées et publiques font pour détecter les innovations. Aussi les missions de la fondation sont essentiellement d’accompagner les associations, de détecter les plus innovantes, de valoriser leurs actions, mais aussi de les rendre visibles et lisibles. Ainsi, 91% de notre budget est consacré aux missions sociales ».
L’association Émanciper Mayotte lauréate en 2021
Elle fait partie des rares structures mahoraises ayant pu bénéficier de l’accompagnement financier de la fondation. Pour son président Houssaini Hassani-Tafara, cela a permis d’accompagner la jeunesse mahoraise en lui offrant des perspectives notamment. « J’ai grandi à La Réunion… Quand je suis allé en métropole pour mes études supérieures, j’ai vu qu’il y avait un énorme décalage pour les étudiants mahorais. Aussi, quand je suis retourné à Mayotte, en 2012, pour m’installer et monter mon entreprise j’avais beaucoup de difficultés à trouver du personnel qualifié. Songez que 90% des étudiants mahorais échouent en première année d’études supérieures », assure -t-il.
Suite à cela, il décide d’intervenir sur son temps personnel et de façon bénévole dans les lycées de Mayotte afin d’expliquer les démarches concernant la mobilité ou encore orienter les élèves dans les bons choix. Ce n’est qu’en 2017 qu’il décide de créer l’association Émanciper Mayotte. Il mène ainsi depuis plusieurs années des actions sur le terrain. « Nous avons créer le forum de la mobilité qui se déroule en juillet et en août afin d’informer et de conseiller les jeunes. Nous intervenons aussi dans les lycées tout au long de l’année », explique-t-il. L’association accompagne ainsi plus de 1.200 jeunes rien qu’à Mayotte en proposant notamment des formations et des qualifications. Grâce aux 60.000 euros versés sur trois ans par la fondation La France s’engage, l’association ainsi pu accompagner de nombreux étudiants et mener des actions sur le terrain.
La venue du directeur général de la France s’engage à Mayotte avait donc pour but de renforcer les liens entre les associations locales et la fondation, car comme le souligne Damien Baldin, « Au-delà de faire un point d’étape et de voir les avancements des projets citoyens, on a besoin de rencontrer les gens sur le terrain afin de comprendre les spécificités d’un territoire, mais aussi et surtout de mettre de l’humain ».
B.J.