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L’observatoire des violences relancé par un portage politique

Structure lancée en 2020 pour comprendre le phénomène de violence à l’intensité croissante à Mayotte, nous n’avions plus trop de nouvelles de l’Observatoire des violences. Il n’est pas mort, nous assurent la structure qui l’a co-impulsé, le Conseil de la Culture, de l’Éducation et de l’Environnement, et l’élu du CD en charge du social, Madi Vélou. Un statut sous forme de GIP est envisagé.

En concertation avec l’ancien recteur Gilles Halbout, le Conseil de la Culture, de l’Éducation et de l’Environnement (CCEE) devait lancer les bases de l’Observatoire des violences en réponse à l’inquiétant constat de l’augmentation en 2019 des atteintes volontaires à l’intégrité physique, et surtout des violences intrafamiliales, +166%.

Le Rectorat, l’ARS, le Tribunal judiciaire, le Département par le biais du CCEE, la FCPE de Mayotte avaient alors uni leurs forces pour mettre en place un observatoire des violences des jeunes qui se proposait de mener une étude préalable et d’orienter des actions par le biais de son conseil scientifique. Ces actions permettront d’examiner des faits pour améliorer : la prévention, l’accompagnement, et la répression.

Conventions multipartenariales signées en 2020 pour donner naissance à l’Observatoire

Plutôt que de proposer des solutions clef-en-main, son installation passait par une phase d’interventions écrites de plusieurs personnalités du territoire, écrivains, chercheurs ou simples observateurs, pour notamment lever les tabous et questionner de près sur les violences à Mayotte. Mouhoutar Salim, Zalifa Hassani, Bacar Achiraf, Lucie Kiledjan, Naïlane Attibou, pour ne citer qu’eux, expliquaient noir sur blanc l’importance des mouvements sociaux dans l’émergence de la violence urbaine, l’insuffisante prise en charge des mineurs délinquants, l’impuissance des parents à transmettre des valeurs compatibles avec l’évolution de la société, les dégâts chez les « décrocheurs scolaires », pour se laisser notamment interpeller, « pourquoi le décrochage scolaire n’était-il pas un problème dans les années 1980 à Mayotte?! » Étaient également mentionnés l’importance du traumatisme vécu durant l’enfance dans « la compulsion à répéter l’abus subi », les violences passées sous silence des institutions et au profit d’arrangements familiaux, les conséquences de l’émergence de l’enfant du juge c’est à dire la crainte chez les parents d’être condamnés pour avoir corrigés un enfant, l’utilisation du fouet, la pratique des murengue, etc. Les sujets abordés étaient nombreux et représentaient déjà une mine d’or de renseignements.

« Des degrés inacceptables de montée en puissance des violences »

Après cette enthousiasmante phase créatrice, un grand vide, alors que le relais devait être pris par les élus du Département pour créer un Observatoire départemental. La crise Covid n’a pas aidée au maintien à niveau des énergies, l’arrivée d’une nouvelle majorité non plus, « il y a eu un flottement, mais nous sommes en train de relancer la machine. Nous avions besoin d’un portage politique par les élus », rapporte Naïlane Attoumane Attibou, directeur du CCEE. L’élu du conseil départemental chargé de la Solidarité, de l’Action sociale et de la Santé, Madi Vélou est partant, ainsi que Zouhourya Mouayad Ben, Chargée des Sports, de la Culture et de la Jeunesse.

Madi Velou volontaire pour porter la structure avec Zouhourya Mouayad Ben

Nous avons contacté Madi Vélou. Il a désormais à son actif la structuration de l’Observatoire Départemental de Protection de l’Enfance, et a des idées pour le statut de l’Observatoire des violences : « Nous pourrions aller vers un GIP, un Groupement d’Intérêt Public ». Il permet à des partenaires publics et privés de mettre en commun des moyens pour la mise en œuvre de missions d’intérêt général. « Cela permettrait d’être accompagné aussi par l’Etat. De notre côté, nous sommes prêts à dégager un budget, mais déjà pour la prévention spécialisée des jeunes en cours de désocialisation et de leur famille, les 3 millions d’euros qui nous sont alloués sont insuffisants pour mener à bien les missions. Or, nous devons agir vite en face de ces degrés inacceptables de montée en puissance des violences. Nous avons maintenant des décès par arme à feu et que l’on pensait cantonnées à certaines zones, mais quand on va dans les villages, on nous dit que les armes sont partout ».

L’élu avait abordé la mise en place conjointe de l’Observatoire avec le préfet Suquet, « il nous a beaucoup aidé par ailleurs dans l’obtention de compensations de l’Etat de 100 millions d’euros sur notre action sociale et la protection de l’enfance. »

En écho aux écrits que nous avons évoqués plus haut, Madi Vélou se rappelle de ses fonctions exercées à La Réunion en 2010, « j’ai pu consulter des études sociologiques portant sur les ados et les plus jeunes très intéressantes, nous devons y travailler ici avec des productions d’experts dans ce domaine. Nous mettrons le budget pour. C’est arrivé à un niveau tel qu’on ne peut fermer les yeux ». L’élu doit évoquer le sujet avec le sous-préfet à la Cohésion sociale Cédric Herkner lors de leur rencontre la semaine prochaine.

Anne Perzo-Lafond

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