Pour l’officialisation de cette convention de partenariat l’ensemble des parties prenantes à ce projet avaient fait le déplacement (Conseil départemental, Cadema, rectorat, universités de Mayotte et de Paris-Cité ou encore un représentant de l’ARS). Ce sont ainsi 6 élèves sélectionnés quelques mois auparavant qui suivent actuellement leur première année en orthoptie à l’université à Paris. Ils continueront leur cursus durant les deux prochaines années à Mayotte.
Le campus connecté d’Hajangoua permettra aux étudiants de continuer leur formation
Pour Rachadi Saindou, président de la Cadema, « L’agglomération s’engage à favoriser l’accès à une formation qualifiante et qualitative pour les étudiants mahorais. Ce sont ainsi 6 élèves qui ont été sélectionnés et qui ont commencé leur formation en septembre dernier au sein de la prestigieuse université de Paris-Cité. Le campus connecté est une opportunité pour eux car ils feront leur 2e et 3e année à Mayotte au sein de ce campus ». En effet, le campus connecté permet de suivre des études supérieures sans pour autant se rendre en métropole. Les étudiants peuvent ainsi avoir accès à différentes formations grâce à un enseignement à distance et également profiter des installations. « Grâce à cela nous allons pouvoir surmonter les défis d’aujourd’hui et de demain. C’est le début d’un élan pour un avenir fort et durable pour notre territoire afin de lutter contre le désert médical », a complété le président de la Cadema.
Tous les partenaires saluent ce partenariat
Pour le président de l’université de Mayotte, Abal-Kassim Cheik Ahamed « Mayotte est une terre de courage et de lutte » et il se félicite de ce partenariat. « La concrétisation de ce projet est capital pour l’avenir du territoire. C’est une nouvelle ère de la santé et de nouvelles perspectives professionnelles en offrant à nos étudiants une formation de qualité ».
Le recteur, Jacques Mikulovic, salue également ce partenariat. « C’est une étape supplémentaire dans la filière santé qu’il va falloir continuer à développer. L’éducation est au centre de ce territoire. Aussi je me réjouis que cette formation soit dispensée ici car on l’ignore trop souvent mais la première difficulté scolaire est souvent liée à une mauvaise vision ».
Pour Ben Issa Ousséni, ce partenariat montre l’engagement du Département pour développer les cursus en lien avec la santé sur notre territoire. « C’est un investissement que le Conseil départemental consent volontiers, à hauteur de 11.000 euros par étudiants. Cette formation professionnelle est essentielle. Il faut renforcer les filières médicales et paramédicales », a-t-il insisté.
Un projet mûri, né de la volonté du professeur Brémond- Gignac
Pour la professeure Dominique Brémond-Gignac, cheffe de service d’Ophtalmologie de l’Hôpital Universitaire Necker et directrice du département d’orthoptie au sein de l’université de Paris-Cité, « C’est un moment fort, essentiel pour Mayotte car il n’y a pas de praticien sur ce territoire. Or l’orthoptie est la base pour dépister et commencer à traiter », explique-t-elle. Elle a mis en place ce projet il y a un peu plus d’un an, en janvier 2023. « J’ai monté ce projet de décentralisation avec des étudiants de Paris, tout d’abord dans la Nièvre, puis j’ai eu l’idée de le faire également à Mayotte car il n’y a rien alors que les besoins sont énormes. Il y a un vrai besoin de professionnels en santé visuelle afin de dépister, aider pour une bonne prise en charge ».
Après trois années d’études, les étudiants sortiront avec le grade de licence et auront en même temps effectué des stages en parallèle à l’hôpital Necker, au CHM et dans des centres. « On suit ses 6 étudiants, on les pousse à être les meilleurs… », s’enthousiasme le professeur Brémond- Gignac
B.J.