Les organisations environnementales avaient déjà fait part de leurs inquiétudes concernant ce projet il y a de cela plusieurs semaines, dans une première lettre qu’elles avaient envoyée au préfet de l’époque, Thierry Suquet. « Sans réponses à nos demandes de rencontre avec le préfet, un recours gracieux a ainsi été déposé dans le but de mettre en place un processus qui se veut à la fois respectueux de la société civile et de l’environnement », font-elles savoir.
En effet, ce projet fait l’objet d’un « arrêté préfectoral d’urgence civile » ce qui le dispense des procédures habituelles de concertation et empêche les acteurs du territoire de pouvoir échanger et débattre en toute transparence. Chose que condamnent les organisations. « Le déploiement d’un tel projet sans concertation des acteurs locaux ne peut être mené sans transparence et sans échanges. Il est important que les besoins de chacun puissent être pris en compte afin de mener à bien un projet visant à améliorer la gestion de la ressource en eau sur le territoire ».
Les enjeux ce projet de dessalement sont assez conséquents puisque l’on parle d’une production de 10.000m3/j potentiellement portés à 50.000m3/j. Il prendrait ainsi place sur un site aux caractéristiques environnementales riches et sur lequel « l’impact d’une telle infrastructure serait catastrophique, notamment sur la mangrove, le milieu marin et sa biodiversité mais également l’ensemble des activités de pêche et de tourisme qui en dépendent », selon les organisations, dont fait partie le militant associatif et journaliste Alain Bougrain-Dubourg que nous avions interviewé.
Des Assises de l’eau
Pour elles, la solution doit passer par la mise en place de mesures d’anticipation efficaces et durables permettant de diminuer la pression sur l’eau, comme la réduction des fuites et la récupération des eaux pluviales à des fins non alimentaires ou encore l’acquisition de récupérateurs d’eaux de pluie individuels ou collectifs permettant d’alimenter des besoins ne nécessitant pas l’usage d’eau potable (toilettes, jardin, secteurs professionnels du BTP, de l’agriculture, espaces de lavage de voitures et bateaux).
De plus, pour les organisations environnementales il est nécessaire de protéger nos écosystèmes forestiers des menaces qui les impactent et souhaiteraient, en parallèle, lancer un programme pluriannuel de reboisement ambitieux de plusieurs milliers d’hectares sur les dix prochaines années.
« Ce pourrait être le programme d’un véritable moment d’échanges sous forme d’assises de l’eau qui auraient à prendre en compte les solutions techniques, le respect de l’environnement et l’acceptabilité sociale. De cette forme de démocratie participative pourraient émerger des solutions apaisées et négociées pour construire un avenir partagé ».