24.8 C
Mamoudzou
vendredi 20 septembre 2024
[the_ad_group id="6"] [the_ad_group id="4"]
AccueilEconomieLes taxis peuvent se faire une place au soleil avec Caribus

Les taxis peuvent se faire une place au soleil avec Caribus

A Mayotte, pour se rendre d’un point à un autre, les usagers remettent leur destin dans les mains des taxis. Sur le Grand Mamoudzou où la révolution des transports en commun est en marche, les élus leur proposent un accompagnement.

Alors que les bus scolaires sont sous les feux de l’actualité, on s’active en coulisse à la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou, la CADEMA, pour mettre en place les transports en commun urbains, « nous avons hérité de cette compétence par la loi NOTRe », souligne Mohamed Hamissi, le chef de projet Caribus.

Question : comment intégrer au plan de transport, les taxis, qui assuraient jusqu’ici un service de transport en commun ? Ou ne l’assuraient pas pour beaucoup d’entre eux. Nous ne parlons pas de celui qui pousse plus loin pour déposer ses clients à domicile, mais de celui qui les ignore superbement alors qu’ils attendent, valise en main et sous la pluie, qu’un véhicule accepte de les prendre. Et chacun œuvre dans son coin, les fédérer semble compliqué.

« C’est le bazar, nous allons mettre de l’ordre ! », annonce un Mohamed Moindjié, gonflé à bloc. Si le vice-président de la CADEMA s’exprime ainsi, c’est que sur 640 licences attribuées par la préfecture, seulement 340 taxis sont en circulation sur l’île, « dont 200 sur Mamoudzou », complète le vice-président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat et acteur de la Fédération Taxis Vanille, Mansour Kamardine, homonyme de notre député, « ils attendent la mise en place du réseau de transport en commun pour les rendre actives ». Moyennant quoi, la préfecture bloque toute délivrance de licence.

La station de taxi à la barge

A Mayotte, et ce serait dommage de perdre cette spécificité, le taxi est collectif, c’est à dire qu’on apprend au cours de ces déplacements, les derniers potins du village, ce qui ne manque pas de charme, mais parfois d’ambition. Pour savoir ce qu’attend la clientèle des taxis, et avant de savoir ce qu’ils vont devenir, une grande enquête va être menée sur 5 semaines, confiée à CRéA’PéPITES, dirigée par Soifaoui Loutfi.

Le compteur va tourner

Pour cerner la clientèle-type des taxis, un pré-sondage sera effectué auprès de 200 personnes, pour élargir ensuite l’échantillon à 1.000 lors de l’enquête, sondées sur les 20 arrêts de la communauté d’agglo, en kibushi et shimaoré : « Nous avons deux objectifs, évaluer la performance des taxis, notamment le temps d’attente, et l’indice de satisfaction auprès des usagers ». Les sondeurs porteront un tee-shirt « Enquêteurs CADEMA étude taxi ».

L’idée finale est d’accompagner la mutation des taxis, « en terme de compétence, de savoir être, de savoir vivre, etc. » Le rapport sera livré d’ici début février.

Une enquête avec un échantillon représentatif, annonce Soifaoui Loutfi

Car la mutation va être conséquente. Pour pouvoir survivre malgré les transports en commun qui vont directement les concurrencer, il va falloir basculer vers un mode proche de la métropole, « nous allons nous équiper de taximètres* », au moins en terme de service à domicile. Avec la facturation qui va avec…

« Un taxi gagne en moyenne 120 euros par jour sur le Grand Mamoudzou, et 80 euros en allant vers l’extérieur. Nous pourrons donc être conventionnés sur un forfait », explique Mansour, « par exemple pour un montant de 3.000 euros par mois, une sécurité financière non négligeable », complète Mohamed Moindjié. L’enquête devra le montrer, mais on pourrait être sur un schéma de multiplicité de transport, « du multimodal, avec soit la totalité du transport en taxi, soit partiellement, jusqu’à un arrêt de bus, pour poursuivre ensuite avec la barge, etc. », détaille Mohamed Hamissi. Car pour l’instant, aucune solution rassurante quant à sa ponctualité, ne s’offre à une vieille dame de Koungou qui a un rendez-vous médical à l’hôpital. Ils ont l’autorisation de transporter des personnes malades ou handicapées. Il y aura aussi des transports collectifs à la demande.

Une case à cocher pour son avenir

« C’est la révolution pour les taximen », prévient Mohamed Moindjié

« Nous entrons dans une ère de changement total de comportement chez les taximen dans les années à venir », se réjouit Mohamed Moindjié.

Nous ne sommes donc plus dans l’opposition transport public-transport privé, mais dans une complémentarité… pour ceux qui acceptent ce changement : « Tous ne viennent pas aux réunions, nous avons du mal à avoir un unique interlocuteur chez les taximan, chacun cherche son intérêt », déploraient les intervenants. « Sur 340 taxis en circulation, seuls 90 sont adhérents à la Fédération taxis Vanille, et je peux vous dire que nous avons été étroitement associés au projet Caribus », rapportait Kamardine Mansour.

Une deuxième enquête est donc directement destinée aux patrons des taximen, dont la question centrale : « Quelle place souhaitez vous avoir à la mise en place de Caribus ? Rester taximan ? Devenir exploitant transport ? Etre son sous-traitant ? Travailler directement avec la CADEMA ? Devenir salarié ? » Trois réponses sont possibles.

Beaucoup de choses restent à border, notamment le mode de pénétration des taxis arrivant de l’extérieur du territoire de la CADEMA, « comment utiliseront-ils nos arrêts ? Il faut travailler ensemble avec le conseil départemental auteur du PGTD sur ces sujets », et Mohamed Moindjié concluait sur la condition sine qua non, que le projet Caribus aboutisse : « J’espère qu’il sera lancé en 2019, pour inaugurer le 1er bus en 2022. Il en va de la reconnaissance de notre compétence de consommation des fonds. »

Anne Perzo-Lafond
Lejournaldemayotte.com

* Appareil de mesure mécanique ou électronique installé dans les taxis

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

l'actualité

+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours

L’agenda week-end : Focus sur les Portes-ouvertes du RSMA et la finale de Hip...

0
Au programme de ce week-end : La réouverture des Portes ouvertes du RSMA, la dernière journée du Festival de Hip hop Evolution, et apéro concert ce vendredi soir, EDDINE en Showcase, les sorties tranquilles, sans oublier les séances de cinéma
Marie Guévenoux,Patricia Brocard, Sylvain Maillard, Christophe Naegelen, Mayotte, CHM, Assemblée nationale

Visite ministérielle : les ingrédients d’une prise de conscience

0
Elle pourrait presque endosser le statut de guide d’une visite des hauts lieux en tension de Mayotte pour les députés qui l’accompagnent, Marie Guévenoux, qui en est à sa 4ème visite, elle qui fut nommée il y a seulement trois mois, le 8 février 2024
Jade Hôtel & Spa, hôtel, Mayotte

Ouverture prochaine du Jade Hôtel & Spa à Bandrélé

0
Il a monté son projet dans le Sud-Est de l’île : Inzou Ana, entrepreneur local, a toujours rêvé nous dit-on, d’offrir à Mayotte un « hôtel de haut standing ». Nous attendrons donc de tester, mais le...
Air Austral, RunAir, Sematra, La Réunion, Mayotte

Préavis de grève Air Austral : « aucune perturbation à ce jour », indique la compagnie

0
Les trous d’air se suivent depuis la tempête nommée Covid pour la compagnie régionale. Les rallonges de l’Etat puis des actionnaires publics et privés peinent à lui faire relever le nez. Syndicats et direction doivent s’accorder sur l’ampleur de la réduction de la masse salariale incitant le SNPNC-FO à déposer un préavis de grève pour le 10 mai
France Travail, Action recrut', MRS, Mayotte

France Travail : chute des intentions d’embauche entre 2023 et 2024 à Mayotte

0
Une enquête sur les Besoins en main d'oeuvre des entreprises de Mayotte en 2023, permet de cerner à la fois le moral des entreprises et leur capacité à se doter de collaborateurs adéquats. Un marché de l’emploi complexe que celui de Mayotte où le déficit de diplôme pourrait être comblé par de nouveaux dispositifs

Recent Comments