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dimanche 7 juillet 2024
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Renvoi du procès des potentiels commanditaires de l’agression de policiers à Tsoundzou en avril

Les trois individus arrêtés vendredi dernier pour des faits de violence volontaire à l’égard de policiers, de vol aggravé, de dégradation de véhicule, de participation avec une arme à un attroupement, mais aussi pour provocation directe de mineur de plus de 15 ans à commettre un crime ou un délit, étaient hier au tribunal pour être jugés en comparution immédiate. Deux d’entre eux ont demandé à ce que leur procès soit repoussé à une date ultérieure afin de préparer leur défense. Le tribunal a donc renvoyé l’affaire au 19 avril.

La petite salle d’audience du palais de justice était pleine à craquer ce mercredi après-midi pour suivre les débats concernant les trois individus arrêtés en fin de semaine dernière du côté de Tsoundzou. Et pour cause l’un d’eux est bénévole dans une association de Tsoundzou, chargé entre autres d’aider les forces de l’ordre à garantir la sécurité quand il y a un attroupement lors du ramassage scolaire notamment. Coté partie civile se sont au moins trois policiers qui ont été blessés lors d’une agression qui aurait été commanditée par les trois individus. Deux policiers se sont ainsi vus prescrire quinze jours d’ITT et le 3e deux jours.

Les trois prévenus sont originaires des Comores et ont semble-t-il tous des casiers judiciaires vierges jusqu’à ce jour. Le plus jeune est âgé de 18 ans et ne possède pas de titre de séjour, il vit dans sa famille et a redoublé son CAP. Les autres sont respectivement âgés de 35 ans et 48 ans, mariés avec des enfants, ils travaillent régulièrement comme maçons ou dans les champs et ont apparemment une vie plutôt calme et tranquille.

Un membre d’une association parmi les trois prévenus

En comparution immédiate, la loi permet aux accusés de demander un report d’audience pour préparer leur défense

Même s’ils ont demandé un délai pour préparer leur défense, le tribunal devait quand même statuer sur leur maintien ou non en détention jusqu’au jour du procès, le 19 avril prochain. La vice-procureure de la République, Françoise Toillon, a demandé dans son réquisitoire leur maintien en détention arguant qu’il pouvait de nouveau y avoir des troubles à l’ordre public : « Des personnes s’en sont prises à des policiers et à de simples citoyens qui passaient par là en les rançonnant. Plusieurs mineurs ont été arrêtés et mettent en cause ces trois prévenus. Deux des accusés se présentent comme étant des personnes proches des mineurs et qui sont censés les encadrer en faisant notamment de la médiation et de la prévention. Or ils sont l’inverse de ce dont ils se réclament puisqu’ils ont provoqué des mineurs à commettre des infractions. Ils jouent un double jeu ».

Toujours selon la vice-procureure, l’un d’eux aurait même tenté de soudoyer un mineur, lors de la détention, en lui proposant une formation si ce dernier changeait sa version devant les enquêteurs. Face à l’incertitude de garanties d’être présents lors de leur procès le mois prochain, Françoise Toillon a demandé leur maintien en détention.

Les avocats de la défense vent debout

C’est tout d’abord maître Andjilani qui a ouvert le bal en s’interrogeant sur le fait que dans ce dossier il y avait plus de photos que de texte. « C’est un dossier Instagram ! », a-t-il déclaré. Puis il a condamné la manière dont les auditions des témoins et des prévenus ont été faites. « On devrait tout d’abord vérifier les conditions des auditions… Quand ce sont des mineurs qui dénoncent un majeur, on doit vérifier ! Or cela n’a pas été fait. C’est trop facile d’envoyer quelqu’un à Majicavo alors qu’il y a très peu d’éléments dans ce dossier ». Il a ainsi demandé que son client soit placé sous contrôle judiciaire jusqu’au procès.

Maître Andjilani fait partie des avocats de la défense

Puis ce fut autour de maître Nizari de plaider la cause de son client, par ailleurs membre d’une association à Tsoundzou. « Dans ce dossier il n’y a pas de faits car il n’y a pas de preuves. La question qui se pose c’est : Est-ce que mon client est digne de confiance pour bénéficier d’un contrôle judiciaire et éviter de nouveau son incarcération ce soir ? C’est un père de famille qui a besoin de travailler pour nourrir ses enfants, clame l’avocat. C’est un bénévole dans une association qui encadre des jeunes. C’est une autre personne qui est dans le dossier. Je suis sûr que mon client n’est pas impliqué dans cette affaire. On met tout le monde dans le même panier ». Puis se tournant vers le public, tout en continuant à s’adresser au tribunal : « Regardez toutes ces personnes présentes dans la salle, elles ne comprennent pas que cet homme se retrouve devant le tribunal. Il n’a rien avoir là-dedans. Il est victime de jeunes qui le mettent en cause pour le faire tomber ».

Pour maître Nizari, son client ne représente aucun trouble à l’ordre public et a demandé également à ce qu’il soit placé sous contrôle judiciaire. En outre, il n’exclut pas de faire citer à la barre des policiers ou certains élus de l’agglomération de Mamoudzou pour qu’ils plaident en faveur de l’homme qu’il défend. Maître Ekeu a conclu la plaidoirie des avocats de la défense de manière plus courte en disant que « mon client a un casier vierge, il n’a jamais mis les pieds dans un commissariat. Il n’a rien fait, il se trouvait là et a été manipulé ».

Après une longue délibération, le tribunal a finalement décidé de maintenir en détention deux des trois prévenus afin de garantir leur représentation le jour de l’audience, mais aussi pour éviter des représailles ou une quelconque influence sur les familles ainsi que sur les témoins. Le troisième prévenu est placé sous contrôle judiciaire avec obligation de rester à résidence, de ne pas aller à Tsoundzou, de ne pas quitter Mayotte, de ne pas être en contact avec toutes les personnes citées dans ce dossier et de pointer une fois par semaine à la gendarmerie.

B.J.

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