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samedi 6 juillet 2024
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Pour une autorité unique des transports à Mayotte : le ministre Carenco attend la copie d’ici trois mois

Cette fois c’est l’Etat qui le demande : l’optimisation des différents projets de transports publics et leur harmonisation à l’échelle du territoire, deux conditions de réussite qu’a constamment délivré Mohamed Hamissi. Les collectivités devront produire un document unique rassemblant l’ensemble des mobilités, avec chiffrage à la clé.

Lors de la visite tri-ministérielle des 24 et 25 juin, des réunions parallèles se sont tenues sur différents sujets, les constructions de logement pour Olivier Klein, les visites aux forces de l’ordre pour Gérald Darmanin, et parmi les thématiques touchant au ministre délégué aux Outre-mer Jean-François Carenco, les transports publics, avec une présentation dimanche 25 juin du Plan global de transports et déplacements de Mayotte (PGTD) eu conseil départemental.

Chaque autorité de gestion ou porteur de projets a pu décliner l’état d’avancement de son offre mobilité, avec participation des services de l’Etat : la CADEMA, le président de la Communauté de Communes de Petite Terre, la mairie de Mamoudzou, et le Conseil départemental, qui a la compétence territoriale de mobilité. Les services de la préfecture, SGAR, DEAL, étaient notamment présents.

Mohamed Hamissi donne le « la » sur un des vélos de l’interco

Nous l’avons rappelé à plusieurs reprises, il est indispensable de coordonner les différentes autorités, les différents projets, sous peine de cacophonie et de guerre des modes, avec des doublons à la clé. Nous avions cité en exemple les deux lignes prévues de desserte en bus sur le trajet Tsararano-Mamoudzou, l’une pour le CD, l’autre la CADEMA, avec en plus, une desserte maritime sur cette même zone. A cette occasion, Mohamed Hamissi, spécialiste en transport public et mobilité, lauréat des talents européens à ce titre il y a un an, avait averti en décembre 2022 : « La coopération ne se décrète pas, les autorités de transport doivent accepter de discuter pour fixer des objectifs communs avec une feuille de route commune ». Une analyse visionnaire, car c’est ce que vient d’exiger le ministre Jean-François Carenco qui réclame « la production d’un document unique qui rassemble toutes les volontés de la mobilité interne à Mayotte, sous un délai de trois mois maximum, en présentant le financement global attendu », rapporte le conseil départemental sur sa page Facebook.

Mohamed Hamissi : « La mobilité, ce n’est pas uniquement se déplacer d’un point A à un point B »

Aucun des projets du PGTD n’a encore abouti

Nous avons donc de nouveau interpellé notre expert transport, invité à cette réunion avec le ministre. « J’étais présent aux côtés de mon président Saï Omar Oili, pour expliquer notre plan de mobilité simplifié que j’avais présenté en Martinique lors de la 1ère édition des ‘Rendez-vous des mobilités des Outre-mer’. Je rappelle que Petite Terre n’a pas la compétence de la mobilité mais que le conseil départemental nous a délégué des services. » Il se réjouit bien sûr de l’orientation de la rencontre initiée par le conseil départemental et l’Etat, notamment du discours du président Ben Issa Ousseni, « il a indiqué haut et fort assumer pleinement son rôle en tant que chef de file de la mobilité ». Il est vrai que jusqu’à présent, ce sujet était fréquemment abordé dans les médias par le maire de Mamoudzou et le président de la CADEMA, moins par le président du CD. « Il a également expliqué que l’ensemble des autorités travaillent ensemble ». Un discours « rassurant ».

En réponse, le ministre incitait les parties en présence à travailler ensemble en produisant un document unique, « Jean-François Carenco a demandé d’optimiser les visions de mobilité et de travailler ensemble, entre autorités mais aussi avec la préfecture, et à produire un document unique dans les trois mois. »

L’Etat n’est plus directement financeur des transports publics, mais le fait à travers des appels à projet. Car sur le plan national, les réseaux de bus, métro, tramways, maritimes, etc., sont établis. Mais à Mayotte, tout reste à faire. « Nous avons un gros retard sur le PGTD qui prévoyait des transports urbains, interurbains, maritimes, à l’horizon 2023… Or, aucun n’est réalisé. » Si le manque d’accompagnement de l’Etat est souvent pointé, la mobilité est un domaine dans lequel il a été « exemplaire », « le plan de financement du PGTD est ambitieux, sur Caribus et autres, l’Etat et ses services déconcentrés sont présents. Or, étant donné que les réalisations ne sont pas au rendez-vous, c’est logique qu’il continue à nous accompagner. »

« La mobilité, ce n’est pas uniquement se déplacer d’un point A à un point B »

Mohamed Hamissi (2ème en partant de la droite), entouré de Ben Issa Ousseni, de Maymounati Moussa Ahamadi, et de Saïd Omar OIli

La route est encore longue, si on peut oser cette métaphore, et elle doit être suivie avec une gouvernance centralisant l’ensemble des gestionnaires de transport, il avait d’ailleurs préconisé de mettre en place un syndicat mixte intermodal. « Il faut améliorer les mobilités à Mayotte sur trois plans, social, territorial et écologique.

En réalité, le concept de mobilité, on le découvre vraiment à Mayotte depuis la mise en place du projet Caribus, et par un exemple récent, la circulation alternée à Mamoudzou. Sur ce sujet, Mohamed Hamissi redonne un cadre, sans jugement de valeur sur les hommes qui les mettent en place, mais pour rappeler la législation à laquelle il faudra se plier un jour ou l’autre. En réalité, que ce soit les navettes CADEMA ou la circulation alternée, ce sont des mesures prises dans l’urgence, et dans un contexte peu favorable, c’est même une prouesse : « C’est une bonne chose d’expérimenter comme l’a fait le maire Ambdilwahedou, car il a compris qu’il y avait un enjeu de santé publique des levers aux aurores notamment. Mais comme alternative à l’abandon de la voiture les jours pairs ou impairs, on ne propose qu’une navette gratuite de la maison au travail. Or, la mobilité, ce n’est pas d’aller d’un point A à un point B, c’est un droit social. C’est la liberté d’aller et venir partout, la possibilité de déposer un premier enfant à l’école, un deuxième au collège puis d’aller travailler ou chez le médecin. Et avec un réseau payant de transport public. Or, le réseau urbain et interurbain n’existe pas, pas plus que les navettes maritimes. On a mis la charrue avant les bœufs, et réduit la mobilité à une notion de déplacement d’un unique point à un autre. »

PDMS, TENMOD, ADEME, Mobilité, Mayotte
Du rond point Four-à-chaux au Faré, une piste cyclable pour diversifier les modes de transport

12 immatriculations par jour en Petite Terre

La diminution de la circulation qui a été constatée, également en raison de la fin de l’année scolaire, est une preuve selon lui que « il n’y a pas tant de voitures que ça à Mayotte, juste un réseau routier sous-dimensionné ».

Avec la mise en place d’un service public régulier des transports à Mayotte, et ses itinéraires, ses horaires, les prix des billets, les mesures prises par Mamoudzou ou la CADEMA trouveront véritablement leur place.

Le document unique demandé par le ministre doit commencer à être travaillé sans attendre, mais du côté de Petite Terre qui a pris de l’avance, on demande que les projets relevant de son Plan mobilité simplifiée n’en soit pas bouleversé : « Nous avons prévu une ligne de transport en commun et l’implantation d’un programme vélo, un projet à 25 millions d’euros, et tout ça dans les trois prochaines années, car il y a urgence à maitriser la voiture. Nous enregistrons 12 immatriculations par jour en Petite Terre, le parc auto explose ! Le document unique doit l’intégrer, ne mettons pas Petite Terre en danger, laissons-nous réaliser les projets. »

Nous avons interrogé l’ingénieur sur le profil de l’autorité unique demandée par le ministre et qui coordonnera l’ensemble : « On ne sait pas encore si c’est une autorité unique qui articulera les réseaux, comme je le recommande, ou une autorité unique avec tous les pouvoirs. »

Rendez-vous en septembre donc.

Anne Perzo-Lafond

 

 

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