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Justice : Quand Wuambushu entre par la petite porte du tribunal

Tous les mardis matin sont jugées les affaires les plus graves du tribunal correctionnel, nécessitant un triumvirat de juges. Ce 18 avril n’a pas dérogé, avec 13 affaires au rôle… dont une petite moitié sera jugée.

Encore une fois beaucoup de renvois ont été demandés par les avocats, dont Me Andjilani, pour diverses raisons. Un report de l’audience habituellement validé par les prévenus, sauf dans cette première affaire, qui implique Ibrahim* et Issam*. Le premier entre la salle d’audience en trainant des savates, les mains menottées. Lorsque le président Benoît Rousseau accède à la demande de l’avocat accordant un renvoi, le second prévenu réagit, « je préfèrerais être jugé, j’habite Mtsamboro, c’est galère en taxi ».

Après un ou deux échanges, le juge comprendra que ce n’est pas le prix du taxi qui fait obstacle, mais sa situation administrative, « et si jamais la police m’arrête !… », répond celui qui est accusé de violences aggravées par deux circonstances suivie d’incapacité. Car le report du procès est daté au 9 juin 2023, et entretemps, l’opération Wuambushu va passer par là. « Vous avez une convocation à l’audience, répond le juge, au besoin nous allons vous faire une photocopie de l’ancienne et vous pourrez la présenter ». Quant à Ibrahim*, il aura purgé sa peine dans une autre affaire, « vous allez comparaître libre, mais il faudra venir de vous-même ».

Une convocation au tribunal pour des violences afin d’éviter l’expulsion, voilà un fait d’armes dont pourront se prévaloir les accusés auprès de leurs compagnons de route. Cela justifierait une vigilance accrue pour garantir leur présence au procès et que les victimes voit passer la justice. Et utiliser aussi les audiences comme espace pédagogique auprès des jeunes dépourvus de repères.

Véronique Pouillat-Compan demandait la désignation d’un administrateur ad hoc

Marchandage sur la garantie

Autre affaire, autre renvoi. Pourtant, Zakia* est bien présente, elle qui accuse Imad* d’agression sexuelle, accompagnée par celle que le juge pense être sa maman. « Non je suis assistante familiale », répond-elle, car point de parents de la jeune fille dans la salle. « Etant donné que l’Aide sociale à l’enfance du département a repris les dossiers de Mlezi Maore pour désigner un administrateur ad hoc**, où est-il ? », s’enquiert le juge devant Me Hesler bien au fait du sujet pour avoir été dans une autre vie directeur de l’ASE (Aide sociale à l’enfance). Personne dans la salle pour représenter la mineure. La vice-procureur Véronique Pouillat-Compan validera le renvoi, « il faut demander un administrateur ad hoc ».

Alors qu’on atteignait quasiment une heure d’audience, une dernière affaire était évoquée, celle d’une plainte pour diffamation par le secrétaire départemental du SNUipp-FSU, Rivomalala Rakotondravelo, contre une inspectrice du 1er degré de l’éducation nationale. La procédure veut qu’un dépôt de garantie soit déposée par le plaignant pour éviter la multiplication d’affaires en diffamation, ce qui incitait son avocat Me Nadjim Ahamada à demander une fourchette basse, « c’est un syndicaliste qui se juge diffamé dans le cadre de ses fonctions, il va donc payer avec l’argent des adhérents », justifiait-il. Du tac au tac, Me Eric Hesler réagissait comme conseil de l’inspectrice, « c’est lui qui attaque, et c’est lui qui décide de faire payer son syndicat, c’est son choix. » La somme à verser a été fixée à 1.500 euros « à verser avant le 18 mai à la Régie », précise le juge. Une somme que Rivo ne pourra récupérer si le procès est perdu.

Anne Perzo-Lafond

* Prénoms d’emprunt
** Administrateur ad hoc : personne désignée par un magistrat qui se substitue aux représentants légaux – parents – pour exercer les droits de leur enfant mineur

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