28.8 C
Mamoudzou
samedi 5 octobre 2024
[the_ad_group id="6"] [the_ad_group id="4"]
AccueilorangeGrande campagne de vaccination contre les maladies infantiles, "un enjeu de santé...

Grande campagne de vaccination contre les maladies infantiles, « un enjeu de santé publique »

Les résultats « alarmants » d’une enquête sur la couverture vaccinale obligatoire des moins de 16 ans, incitent l’ARS de Mayotte et le rectorat à mettre en place une vaste opération de rattrapage. Il s’agit d’éviter que des épidémies de diphtérie ou de coqueluche ne touchent l’île.

Il y a six ans, un médecin en mission de 6 mois à Mayotte nous avait interpellé, « la situation sanitaire de l’île est déplorable, vous êtes très exposés aux épidémies, et la porosité des frontières y contribue, si les autorités ne font rien, ce sera la catastrophe. » Depuis, nous avons prêché sans relâche en faveur des actions de prévention. Face au constat d’une vaccination déficiente, notamment par les Protections maternelles Infantiles (PMI) du département, et le décès de la coqueluche de deux nourrissons en 2017, une campagne de vaccination de grande ampleur des enfants de moins de 6 ans a été menée l’année suivante avec l’appui de la Réserve sanitaire.

Conséquence, cette tranche d’âge est plutôt bien protégée, mais pas les suivantes, indique une enquête de couverture vaccinale de Santé publique France menée en se basant sur les carnets de santé des enfants, dont 81% étaient nés à Mayotte. « Pour les moins de 5 ans, 90% à 95% des enfants sont à jour de leur vaccination pour les DTP, Coq, HiB, HepB et BCG, mais ce taux tombe à 41,4% pour les 7-11 ans, et à 24,7% pour les 14-16 ans », rapporte Youssouf Hassani, Epidémiologiste à Santé Publique France. Des « résultats alarmants » pour Olivier Brahic, directeur de l’ARS Mayotte, « c’est un enjeu de santé publique car cela pose un problème d’immunité collective. Il y a des gamins qui meurent de diphtérie à Mayotte alors qu’un vaccin existe, ce n’est pas acceptable ! »

Le calendrier des vaccinations obligatoires, à imprimer et à conserver

Il se veut rassurant sur l’offre de soins par les PMI du conseil départemental, « elle est en cours de structuration », mais décide de mettre en place une nouvelle campagne de vaccination, de très grande ampleur celle-là, menée avec le rectorat pour toucher le maximum de jeunes de moins de 16 ans.

70.000 élèves visés

Cette campagne de rattrapage vaccinal, menée également avec le concours de l’Association des maires de Mayotte, débutera dès la semaine prochaine sur une phase test en Petite Terre. Car c’est une grosse artillerie qui va être déployée.

Environ 500 personnels de la Réserve sanitaire arrivent à Mayotte pour investir l’ensemble des écoles primaires et des collèges, soit environ 70.000 élèves en tout. Pour le recteur Gilles Halbout, c’est une manière de contribuer à la santé publique : « Nous mettons à disposition les établissements comme pour le Covid. Avec un double principe, l’obligation d’être vacciné contre les maladies infantiles avant d’être scolarisé. Si des parents refusent, ils devront faire vacciner leur enfant à l’extérieur. » Et à l’extérieur, l’acte n’est pris en charge que pour les assurés sociaux. « Le rectorat offre une chance d’égalité sanitaire », complète Barbara Massez, Infirmière coordinatrice prévention au rectorat.

Hassani Youssouf faisait part des résultats « alarmants » de l’enquête

La loi est claire. Un enfant doit être vacciné pour pouvoir être admis à la crèche ou à l’école. Sinon, il peut être inscrit provisoirement, mais il a 3 mois pour régulariser sa situation. Ceux qui sont nés avant 2018, et ce sera le cas du public cible de l’opération, doivent être à jour sur le DTCP, diphtérie, tétanos, coqueluche et poliomyélite. Les élèves pourront aussi se faire vacciner contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR).

Un rappel aussi pour les parents

Une campagne qui devra être finie à la fin de l’année scolaire 2023. Pour inciter les parents à poursuivre le travail, il va falloir faire œuvre de « pédagogie », et « dans toutes les langues », commentait le recteur Gilles Halbout, « il ne faut pas qu’ils pensent qu’une injection suffit, il va falloir qu’ils se mobilisent lors des rappels. »

Pour Maxime Jean, Chef du Département de la Sécurité et des Urgences Sanitaires, et « maitre d’ouvrage » de l’opération, il faut de la traçabilité, « c’est ce qu’on fait en indiquant la date de rappel sur le carnet de santé. »

Maxime Jean et Barbara Massez, les chevilles ouvrières de l’opération

Le plus compliqué, ce n’est pas de piquer l’enfant, « c’est la phase en amont, celle de la sensibilisation », soulignait le recteur, la consultation médicale d’évaluation du statut vaccinal sera consacrée aussi à ça. Concrètement, les équipes de vaccination se présenteront dans toutes les écoles et les collèges de Mayotte d’ici les grandes vacances de 2023.

Une grande première à cette échelle, qui va permettre de pousser plus loin la détection, indiquait Gilles Halbout : « Tant qu’à vérifier les carnets de santé, avec l’ARS nous allons en profiter pour travailler sur un meilleur protocole de dépistage des troubles auditifs, visuels, de comportement, pour concourir à une meilleure santé de nos jeunes. » Il indiquait également vouloir recadrer le protocole à l’image de ce qui se fait en métropole, « en appliquant la visite obligatoire à 6 ans et en 6ème pour cibler les pathologies qu’on peut traiter efficacement à Mayotte. »

Anne Perzo-Lafond

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

l'actualité

+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours

L’agenda week-end : Focus sur les Portes-ouvertes du RSMA et la finale de Hip...

0
Au programme de ce week-end : La réouverture des Portes ouvertes du RSMA, la dernière journée du Festival de Hip hop Evolution, et apéro concert ce vendredi soir, EDDINE en Showcase, les sorties tranquilles, sans oublier les séances de cinéma
Marie Guévenoux,Patricia Brocard, Sylvain Maillard, Christophe Naegelen, Mayotte, CHM, Assemblée nationale

Visite ministérielle : les ingrédients d’une prise de conscience

0
Elle pourrait presque endosser le statut de guide d’une visite des hauts lieux en tension de Mayotte pour les députés qui l’accompagnent, Marie Guévenoux, qui en est à sa 4ème visite, elle qui fut nommée il y a seulement trois mois, le 8 février 2024
Jade Hôtel & Spa, hôtel, Mayotte

Ouverture prochaine du Jade Hôtel & Spa à Bandrélé

0
Il a monté son projet dans le Sud-Est de l’île : Inzou Ana, entrepreneur local, a toujours rêvé nous dit-on, d’offrir à Mayotte un « hôtel de haut standing ». Nous attendrons donc de tester, mais le...
Air Austral, RunAir, Sematra, La Réunion, Mayotte

Préavis de grève Air Austral : « aucune perturbation à ce jour », indique la compagnie

0
Les trous d’air se suivent depuis la tempête nommée Covid pour la compagnie régionale. Les rallonges de l’Etat puis des actionnaires publics et privés peinent à lui faire relever le nez. Syndicats et direction doivent s’accorder sur l’ampleur de la réduction de la masse salariale incitant le SNPNC-FO à déposer un préavis de grève pour le 10 mai
France Travail, Action recrut', MRS, Mayotte

France Travail : chute des intentions d’embauche entre 2023 et 2024 à Mayotte

0
Une enquête sur les Besoins en main d'oeuvre des entreprises de Mayotte en 2023, permet de cerner à la fois le moral des entreprises et leur capacité à se doter de collaborateurs adéquats. Un marché de l’emploi complexe que celui de Mayotte où le déficit de diplôme pourrait être comblé par de nouveaux dispositifs

Recent Comments