28.8 C
Mamoudzou
samedi 5 octobre 2024
[the_ad_group id="6"] [the_ad_group id="4"]
AccueiljusticeMilitaires du GIGN lynchés : 18 à 20 ans de réclusion pour...

Militaires du GIGN lynchés : 18 à 20 ans de réclusion pour leurs agresseurs

Violemment agressés lors d'une tentative d'interpellation en juin 2018, les deux gendarmes n'ont toujours pas pu retrouver leur poste. L'un d'eux avait subi de graves lésions au cerveau, occasionnant plusieurs opérations. Leurs agresseurs ont écopé aux Assises de 18 à 20 ans de prison à l'issue de trois jours de procès .

Les faits remontent au 24 juin 2018 et avaient alors défrayé la chronique jusque dans les médias nationaux. Une opération de l’antenne GIGN de Mayotte s’était soldée par un terrible bilan pour la gendarmerie, avec deux militaires grièvement blessés.

Ces derniers intervenaient dans le village de Mnambani, sur la commune de Bandrélé, dans le cadre d’un mandat d’amener visant Abdou Mirhane, alias M’Combé, recherché par le juge d’instruction pour des faits de vol à main armée. Les militaires ont alors monté deux équipes pour surprendre et embarquer le braqueur présumé. Mais l’opération s’est mal passée.

Lorsque la première équipe, composée de deux gendarmes, a repéré leur cible, les communications téléphoniques étaient mauvaises, et la deuxième équipe a pris du retard pour les rejoindre. Le suspect, malgré un tir de taser, s’est violemment débattu, et a sorti un couteau alors que les deux gendarmes tentaient de le maîtriser. Alors qu’il les menaçait, deux autres individus sont arrivés pour le libérer : Soihan Soibouran, dit Pano, et Assani Mirhane, le frère d’Abdou Mirhane. Dans la cohue, les deux gendarmes roulent au sol et sont tabassés par les trois agresseurs, qui usent de toutes les armes à leur portée, notamment des pierres et une branche de baobab. L’un des militaires perd connaissance, l’autre saigne abondamment de la tête, et tente de s’éloigner en rampant, mais les coups continuent à pleuvoir, jusqu’à l’arrivée de leurs collègues qui leur sauvent la vie malgré de nouveaux jets de pierres. Le gendarme le plus gravement atteint est admis au dispensaire de Chirongui, puis évasané à Saint-Denis où il est pris en charge en neurochirurgie. Deux mois plus tard, il y retournera pour une nouvelle opération suite à des complications.

Trois ans après les faits, leur état de santé n’est « toujours pas stabilisé » a pointé l’avocate générale Denise Lacroix, qui a requis 20 ans de réclusion à l’encontre des trois accusés.

Interdiction définitive du territoire français

Un gendarme de l’antenne GIGN lors d’une démonstration en 2017

Les faits étaient globalement reconnus. Lors de l’enquête, les trois accusés ont reconnus qu’ils étaient ivres et qu’ils avaient fumé du bangué le jour de l’opération de gendarmerie, et Pano s’est dit « prêt à tout » pour défendre son ami M’Combé. Ces derniers niaient cependant avoir eu connaissance de la qualité de gendarmes des deux militaires qui intervenaient en civil mais qui s’étaient dûment identifiés. C’est d’ailleurs parce qu’ils étaient « incognito », leur arme de service dissimulée dans leurs sacs à dos, qu’ils n’ont pu se défendre une fois le taser utilisé et dépassés par le nombre d’assaillants. En effet, l’usage du taser avait amené la plupart des personnes attroupées à s’éloigner de la scène, ayant pris conscience qu’il s’agissait bien de la gendarmerie, mais quatre ou cinq individus ont continuer le lynchage, dont les trois accusés.

D’abord poursuivis pour violences aggravées, ils ont rapidement été mis en cause pour tentative d’homicide, des témoins ayant entendu Assani et Pano crier en shimaore  » Si vous ne relâchez pas Mcombé, on va vous tuer avec les pierres »

Reconnus tous les trois coupables de tentative de meurtre, ils encouraient la perpétuité. La Cour d’Assises les a condamnés à respectivement 18 ans de réclusion pour Assani Bourhane et 20 ans de réclusion pour les deux autres, aux antécédents plus lourds. Tous ont en outre une interdiction définitive du territoire français, qui s’appliquera dès leur sortie de détention.

YD

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

l'actualité

+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours

L’agenda week-end : Focus sur les Portes-ouvertes du RSMA et la finale de Hip...

0
Au programme de ce week-end : La réouverture des Portes ouvertes du RSMA, la dernière journée du Festival de Hip hop Evolution, et apéro concert ce vendredi soir, EDDINE en Showcase, les sorties tranquilles, sans oublier les séances de cinéma
Marie Guévenoux,Patricia Brocard, Sylvain Maillard, Christophe Naegelen, Mayotte, CHM, Assemblée nationale

Visite ministérielle : les ingrédients d’une prise de conscience

0
Elle pourrait presque endosser le statut de guide d’une visite des hauts lieux en tension de Mayotte pour les députés qui l’accompagnent, Marie Guévenoux, qui en est à sa 4ème visite, elle qui fut nommée il y a seulement trois mois, le 8 février 2024
Jade Hôtel & Spa, hôtel, Mayotte

Ouverture prochaine du Jade Hôtel & Spa à Bandrélé

0
Il a monté son projet dans le Sud-Est de l’île : Inzou Ana, entrepreneur local, a toujours rêvé nous dit-on, d’offrir à Mayotte un « hôtel de haut standing ». Nous attendrons donc de tester, mais le...
Air Austral, RunAir, Sematra, La Réunion, Mayotte

Préavis de grève Air Austral : « aucune perturbation à ce jour », indique la compagnie

0
Les trous d’air se suivent depuis la tempête nommée Covid pour la compagnie régionale. Les rallonges de l’Etat puis des actionnaires publics et privés peinent à lui faire relever le nez. Syndicats et direction doivent s’accorder sur l’ampleur de la réduction de la masse salariale incitant le SNPNC-FO à déposer un préavis de grève pour le 10 mai
France Travail, Action recrut', MRS, Mayotte

France Travail : chute des intentions d’embauche entre 2023 et 2024 à Mayotte

0
Une enquête sur les Besoins en main d'oeuvre des entreprises de Mayotte en 2023, permet de cerner à la fois le moral des entreprises et leur capacité à se doter de collaborateurs adéquats. Un marché de l’emploi complexe que celui de Mayotte où le déficit de diplôme pourrait être comblé par de nouveaux dispositifs

Recent Comments