Nous n’avons jamais autant parlé de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA). Alors qu’elle établit des données statistiques planétaires depuis la fin du 19e siècle dans une relative discrétion, elle crée à présent l’événement chaque mois. Depuis plus d’un an en effet, chacun de ses bilans mensuels annonce un nouveau record de chaleur pour notre planète. Le mois dernier n’échappe pas à cette nouvelle règle: La NOAA annonce que la Terre vient de connaître le mois de mai le plus chaud jamais enregistré.
Nous en sommes maintenant au 13e mois consécutif qui bat son propre record… En ce mois de mai 2016, la température moyenne à la surface des terres et des océans a été 0,87°C au-dessus de la moyenne du 20e siècle pour s’établir à 14,7°C. Le précédent record est battu. Il datait de… 2015.
Pour les cinq premiers mois de 2016, la température moyenne sur les terres et océans se situe à 1,07 degré Celsius au-dessus de la moyenne du 20e siècle, qui était de 13,05°C. Nous sommes donc toujours clairement dans une séquence débutée en 1997. Depuis cette année-là, 16 des 18 années qui ont suivi ont été plus chaudes.
L’océan Indien en première ligne
Les spécialistes s’alarment car aucune zone n’échappe à l’anormalité. Dans l’hémisphère nord, l’Alaska a connu son printemps le plus chaud jamais enregistré et en Finlande, la température moyenne en mai a été de 3 à 5°C au-dessus de la moyenne dans la plupart du pays. Quant à la ville de Nuuk, la capitale du Groenland, elle a enregistré un record de température pour juin avec 24,8°C.
Dans notre hémisphère sud, même chose. L’Australie a connu son automne le plus chaud avec une température 1,86°C au-dessus de la moyenne, avec des eaux plus chaudes contribuant à un blanchissement sans précédent de la Grande Barrière de Corail.
Et comme le montre les cartes de la NOAA, l’océan Indien est en première ligne. Conséquence, le mercure s’emballe également chez nous. Au mois de Mai, les températures à Mayotte se sont très largement éloignées des normales. A Mtsamboro, les températures moyennes des matinées étaient de 24,9°C, soit 2,2°C de plus que les normales. Elles étaient de 32,5°C l’après-midi, là encore supérieure de 0,7°C aux moyennes de longue période.
Des matinées mahoraises anormalement chaudes
Cette anormalité à la hausse est également constatée à Pamandzi par Météo France, avec en moyenne 25,5°C observés le matin (+0,8°C par rapport aux normales) et 30,1°C l’après-midi (+0,2°C comparé aux normales) au mois de mai.
Nous en sommes pourtant à la fin du phénomène El niño, responsable de nombre de records. Ce courant chaud devrait continuer à s’affaiblir mais son intensité n’explique qu’en partie les relevés qui s’affolent dans le monde entier. Neuf pays ont déjà enregistré les plus hautes températures de toute leur histoire depuis le début de l’année 2016. Le dernier en date est le Niger. La semaine dernière, le mercure a affiché 48,6°C dans la ville de Bilma, au nord-est du pays !
Du Botswana au Cambodge, des Maldives au Burkina Faso, les records tombent. C’est également le cas dans certaines zone arctiques du pôle nord, avec à la clé, une fonte accélérée de la banquise.
RR
www.jdm2021.alter6.com
