21.8 C
Mamoudzou
mardi 17 septembre 2024
[the_ad_group id="6"] [the_ad_group id="4"]
AccueilFaits diversDeux mahorais condamnés à 10 et 15 ans de réclusion criminelle à...

Deux mahorais condamnés à 10 et 15 ans de réclusion criminelle à La Réunion

Palais de justice de Saint Denis à La Réunion (Crédits photo : JIR)
Palais de justice de Saint Denis à La Réunion
(Crédits photo : JIR)

Ils ont 21 et 26 ans. Ils en avaient deux de moins lorsque Maoulida Bacar Amadi et Aycham Ahmed ont été arrêtés à Saint-Pierre, au sud de La Réunion. C’était le 24 juin 2014, en début de soirée, après une agression terrifiante commise devant un bar réputé de la ville.

Lorsque les policiers arrivent devant «le factory», ils découvrent le corps d’un homme, en position latérale de sécurité, torse nu et bloqué entre deux voitures. Malgré l’intervention rapide des secours, la victime décède peu de temps après son admission au CHU de Saint-Pierre. Il s’agit de Johan Stuppa, 33 ans, le père d’une petite fille de 3 mois.

Les témoins racontent que l’homme a été roué de coups de poings et de pieds par deux jeunes mahorais. Et grâce aux descriptions fournies, il faut moins d’une heure aux policiers pour interpeller les deux suspects. Maoulida Bacar Amadi et Aycham Ahmed sont placés en garde à vue. Sur le premier, les enquêteurs découvrent le téléphone portable de la victime. Les dépistages démontrent que les deux hommes étaient sous l’emprise de l’alcool et de stupéfiants.

Deux enfances «cauchemardesques» à Mayotte

Les témoins ne s’étaient pas trompés. Les deux jeunes gens sont bel et bien nés à Mayotte. Le premier a vécu à Koungou, le second à Mamoudzou. Au tribunal, ils sont présentés comme des jeunes déstructurés et paumés, avec plus de 20 demi-frères et sœurs chacun, abandonnés par le père, confiés à la mère, incapable de les élever. «Mon enfance a été cauchemardesque», raconte Aycham Ahmed à l’enquêtrice de personnalité.

Palais de justice de Saint-Denis de La Réunion (Crédits photo: JIR)
Palais de justice de Saint-Denis de La Réunion (Crédits photo: JIR)

Puis, globalement, ils suivent tous les deux le même parcours. On les «exfiltre», vers la Réunion, chez un vague cousin qu’ils ne connaissent pas ou mal. Rapidement, c’est le plongeon vers une semi-marginalisation, à peine retenue par des associations qui leur viennent en aide. Des jeunes décrits aussi comme globalement respectueux, gentils et ne cherchant de problèmes à personne. Mais ce 24 juin 2014, ils avaient bu. «Nous avons acheté plusieurs bières de 50 cl à 12 degrés», admet Maoulida Bacar.

Tué pour avoir photographié son voleur

L’enquête permet de retracer avec une certaine précision les circonstances du drame. Johan Stuppa avait pris ses deux agresseurs en stop vers 18 heures. Mais après les avoir déposés et être rentré chez lui, il se rend compte que sa sacoche a disparu. Il part alors à leur recherche et repère l’un d’eux vers 20h30, près d’un café du centre-ville de Saint-Pierre.

Très énervé, il descend de son véhicule et reproche aux deux garçons de l’avoir volé. Les deux accusés nient. Puis, avec son portable, la victime prend une photo de Maoulida Bacar Amadi pour la présenter aux policiers. C’est alors que le trentenaire est pris en chasse par les deux jeunes qui parviennent à le rejoindre. Il reçoit alors de nombreux coups. Il est déjà inconscient lorsque Maoulida Bacar Amadi s’empare de son portable.

Une honte trop tardive

Le corps de Johan Stuppa a été découvert devant le front de mer de Saint Pierre (Image: JIR)
Le corps de Johan Stuppa a été découvert devant le front de mer de Saint Pierre (Image: JIR)

Les agresseurs prennent la fuite, tandis que les témoins appellent les secours et les forces de l’ordre. Durant leur garde à vue, les accusés reconnaissent globalement les faits mais nient dans un premier temps le vol de la sacoche, avant d’avouer. Ils sont mis en examen pour vol avec violence en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner et complicité, et ils sont incarcérés. Ils risquent la réclusion criminelle à perpétuité.

A la barre, hier et aujourd’hui, les accusés présentent des excuses. «J’ai honte de vous regarder. Ce que je vous ai fait, c’est mal. Je pense toujours à ça. J’espère, qu’un jour, votre petite fille pourra me pardonner de lui avoir pris son père», lance Maoulida Bacar Amadi, à la famille assise sur le banc des parties civiles. «Tous les jours, j’y pense. Je ne voulais pas que ça se passe comme cela. Je suis vraiment désolé», affirme Aycham Ahmed à la barre.

Mais ces excuses n’ont pas vraiment convaincu l’avocat général qui a requis, ce mercredi matin, 15 et 20 ans de réclusion criminelle, des peines assortis d’une peine de sureté des deux tiers.

Le verdict est tombé en milieu de journée. Les jurés et les magistrats ont finalement condamné les deux hommes à 10 et 15 ans de réclusion criminelle.

RR, Le JDM
avec le JIR

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

l'actualité

+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours

L’agenda week-end : Focus sur les Portes-ouvertes du RSMA et la finale de Hip...

0
Au programme de ce week-end : La réouverture des Portes ouvertes du RSMA, la dernière journée du Festival de Hip hop Evolution, et apéro concert ce vendredi soir, EDDINE en Showcase, les sorties tranquilles, sans oublier les séances de cinéma
Air Austral, RunAir, Sematra, La Réunion, Mayotte

Préavis de grève Air Austral : « aucune perturbation à ce jour », indique la compagnie

0
Les trous d’air se suivent depuis la tempête nommée Covid pour la compagnie régionale. Les rallonges de l’Etat puis des actionnaires publics et privés peinent à lui faire relever le nez. Syndicats et direction doivent s’accorder sur l’ampleur de la réduction de la masse salariale incitant le SNPNC-FO à déposer un préavis de grève pour le 10 mai

Justice : Tel a été pris qui croyait prendre…

0
Un ancien dabiste de la société de sécurité et de transport de fonds Brink’s aurait détourné pour son propre compte plus de 132.000 euros en un peu plus de deux ans avant de se faire prendre la main dans le sac. L'entreprise Brink's Réunion a décidé de porter plainte pour abus de confiance.
Film, Koungou, La haine, Tropiques de la violence, Mayotte

Une standing-ovation pour l’avant-première du film « Koungou »

0
L’avant-première du film « Koungou », commandé par la mairie de Koungou et réalisé par le duo Naftal-Dylan Soibri et Mass Youssoufa, a été projetée ce lundi au cinéma Alpa Joe. Le public lui a réservé un accueil chaleureux en tant que premier long-métrage 100% mahorais et pour le message positif qu’il dégage

Un homme probablement tué par arme à feu dimanche soir

0
Un jeune homme d’une vingtaine d’années aurait été tué par balle dimanche à Brandaboua ont rapporté nos confrères de Mayotte la 1ère. Contacté, le parquet n’a pas démenti cette information mais le procureur de...

Recent Comments